

La Génétique
Ici,Vincent discute avec Jérome , leurs patrimoines génétiques sont différents, lequel possède le plus parfait ?
Dans ce petit extrait, Anton et Vincent se défient à la nage; pour la première fois, Vincent, inférieur pour ce qui est du gêne parvient à battre son frère. Vincent maintenant adulte nous raconte son interprétation.
Un enfant plus faible a-t-il réellement moins de valeur qu'un autre?
On posait à la fin de la partie précédente des questions. Celle qui posait le problème des répercussions sociétaires et humaines qu'induisent des pratiques eugéniques du "bébé à la carte", et celle qui osait remettre en cause les législations française sur ce plan, très strictes sur le papier.
Les recherches induisent le décryptage des génome, mais faut-il absolument faire connaître le génome à son propriétaire? "Le poids de la connaissance" est traité dans un ouvrage de Catherine Elton.
On peut tout premièrement penser au principe de biodiversité qui serait bafoué en effet, les effets de mode, les convenances de l'enfant parfait du moment liée au critères physiques, athlétiques, etc... entraîneraient un trop grand nombre d'individu dont les caractéristiques, du moins exprimées sont les mêmes. On peut concevoir alors que de telles pratiques ne seraient même pas pratiquées, question de logique. Mais rappelons que seulement 1,5% de l'ADN codent affectivement la synthèse protéique, et 80% est fonctionnel, lié « à une activité biochimique spécifique ». D'autre part, l'activité de l'ADN mitochondrial joue également un grand rôle dans les métabolismes. Autrement dit, si l'on veut obtenir deux individus très ressemblants sur le plan physique, ou même sur ses potentialités intellectuelles il reste des milliards de versions différentes, finalement le principe de biodiversité n'est touché que dans son acceptation symbolique ou morale. Les groupes sociaux témoignent aujourd'hui d'une mixité sociale et d'une certaine diversité des individus, résultat de lignées d'origines différentes. Si l'on se met à produire quel qu’en soit les intérêts des individus "parfait" en tous points du moins au regard de la théorique, ces principes sociaux sont annihilés.
Dans un contexte médiatique où l'image joue un grand rôle, le jeune, puis l'adulte se forge un idéal, qu'il veut transmettre à son enfant, pourquoi pas par le biais de ses gênes. Mais si tous ressemble au même idéal, l'originalité devient banalité, les idéaux mutent.
D'un point de vue sociétaire et étatique, on s’intéresse à son indifférence l'argent qui a pris tous pouvoir, et qui gouverne les sciences qui n'en sont pas indépendantes, induit la recherche de productivité, un élément en bonne santé, rentable, productiviste et compétitif coûte peu et rapporte beaucoup. C'est l'employé rêvé. L'État pour sa part se range souvent du côté du peuple et peut très bien fermer les yeux sur des réalités de sélection, comme déja pratiqué.
On a donc l'unanimité des pouvoirs, et de la société.
Quant à un individu parfait dans un monde imparfait, ou l'inverse, qu'est-ce que cela produit en ce qui concerne sa psychologie? C'est l'exacte réflexion dont traite "Bienvenue à Gattaca", un monde dans lequel Vincent doit se battre pour accéder à son rêve: l’aérospatiale.
Pour les éléments cités plus haut, dans cette société qui pratique largement l'eugénisme, certains individus au patrimoine génétique imparfait, apparemment minoritaires, ne peuvent accéder à des postes désirés, malgrès leur envies sûrement plus vives.
Leur sont confié, à ces sous-classes, des tâches plus primaires sans aucunes qualifications requises, on peut parler d'un racisme du gêne.
Ainsi, les individus sont contraints à l'illégalité pour se procurer une fausse identité, c'est ainsi que Vincent s‘approprit celle de Jérome Morrow, accidenté qui "vend" son identité; pour cela il doit entreprendre un long processus de transformation:
Ici est souligné un point trés important, un individu ne se résume pas à son patrimoine génétique ! ; la preuve ? : les jumeaux qui sont des sortes de clones naturels se ressemblent physiquement mais ont des psychologies qui diffèrent, car leur environnement change: amis, activités, habitudes...
Alors la transformation débute:
Et il doit s'efforcer de laisser le moins de traces possibles de cette irrégularité...
Ainsi, dans une société eugénique, il faut être sois même combatif pour parvenir. Ici l'action se veut symbolique, mais parle du ridicule de l'eugénisme:
...Entretien d'embauche = Examen d'urine...
Dans un tel cadre où le caryotype a une importance prédominante, ce qui peut réellement effrayer, c'est l'identité qui se résume au génome non plus dans l'apparence, ou sur un papier, on parle déja trés concrétement aujourd'hui de bracelet, ou de puces qui remplacent les cartes d'identité, etc (ex: le milieu carcéral)
C'est ainsi qu'un individu rejetté par son seul patrimoine génétique se doit de supplanter la réalité et d'adopter des pratiques qui à l'image de la société qui l'enfante, sont illégales. Qui est le plus fort, le psychique ? Le gêne ? Qui pourra voler la valeur humaine d'un homme ? S'il en est un? Personne.
Un individu à qui on accorde un gêne parfait ne se trouvera-t-il pas plus en désaccord avec lui même quand il fautera ? La responsabilité et l'obligation de réussite qu'on lui impose ainsi n'implique-t-elle pas un surcharge intelectuelle ? Alors quoi, attendre et lui demander? Impossible: c'est un embryon. La precaution dans le domaine incertain de la génétique doit être maîtresse, et il faut à tout prix garder un idée en tête: les capacités d'un individu réside plus dans son psychisme et son acharnement que dans son patrimoine génétique:
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